Inclusion LGBT+ au travail : entre initiatives localisées et tendance globale

Les initiatives inclusives se multiplient sur le marché du travail. En 2017, la Charte d’Engagement LGBT+ de l’Autre Cercle – créée en 2013 – comptait 66 signataires. Cinq ans plus tard, elle en compte 186, parmi lesquels des entreprises, des acteurs régionaux et des collectivités. Décryptage rapide. 

Etat des lieux

Ce sont les entreprises qui plébiscitent le plus la Charte. En 2022, elles représentent les 2/3 des 186 signataires. Pour l’écrasante majorité, il s’agit de grandes entreprises ou institutions (+500 salariés).

Les industriels et les cabinets de conseil et d’audit y sont surreprésentés. Citons, pour les premiers, Airbus, Carrefour, Casino, Dell, Engie, GE France, Heineken, IKEA, La Poste, Mastercard, Microsoft, Monoprix, Orange, Pfizer ou Manpower ; pour les seconds, Accenture, Capgemini, BCG, Deloitte, Roland Berger, Oliver Wyman ou Wavestone. Quatre ministères s’ajoutent à ces acteurs : Culture, Solidarités et Santé, Sports et Travail. 

LGBT : où les entreprises en sont-elles en matière d’inclusion ? – Les Échos Start

La progression est nette depuis 2018 : 2/3 des entreprises signataires ont signé après cette date. La proportion est similaire pour les acteurs régionaux. À l’inverse, les collectivités soutenant la Charte semble l’avoir fait dans les premiers temps. Seul un tiers d’entre elles a signé après 2018. 

Des résultats encourageants, mais contrastés

Certes, ces résultats nécessiteraient de plus amples calculs. Mais ils constituent une première base de réflexion. La forte proportion d’entreprises signataires depuis 2018 confirme l’intérêt du secteur privé pour l’inclusion LGBT+. L’influence croissante de l’Autre Cercle est, elle aussi, un facteur encourageant. La quantité de grandes entreprises interpelle : une taille critique est-elle nécessaire pour promouvoir l’inclusion LGBT+ ? Il est probable qu’une stratégie de diffusion des valeurs à l’échelle de groupe permette un meilleur engagement. La communication, les besoins de recrutement et la visibilité médiatique du groupe y jouent sans doute aussi un rôle.

Le plus étonnant reste le taux de signatures des collectivités. Pourquoi la majorité d’entre elles a-t-elle signé avant 2018 ? Prenons d’abord en compte leur faible part relative : 23 seulement, sur 186 signataires. Rappelons, d’autre part, la forte implantation locale de l’Autre Cercle.  Au total, douze associations et délégations de proximité travaillent avec les organisations et autorités locales. Ces organes de représentation réunissent notamment les adhérents du Sud et de l’Est de la France. Les collectivités concernées comprennent sans doute des soutiens de la première heure.

À l’avenir…

Le constat est encourageant, mais des efforts restent à faire. Il importe de poursuivre le dialogue avec tous types d’entreprises et d’institutions. En particulier, la généralisation de la Charte aux petites et moyennes structures représente un enjeu majeur, de même que sa promotion dans le territoire. Rappelons enfin la complexité des questions LGBT dans le monde du travail. La Charte aborde ce sujet privé sous un angle RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et RH (Ressources Humaines). L’engagement des signataires sur ces plans, et les incentives potentiels, est également à prendre en compte.

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